vendredi 2 janvier 2009

1- article sur les émissions de CO2 depuis l'an 2000: un défi ardu

Les auteurs de cet article sont Kevin Anderson and Alice Bows. L'élément le plus important de cet article c'est qu'il faut en priorité considérer le parcours que suivront les émission de CO2 d'ici à 2020 et non plus simplement les niveaux que celles-ci atteindront en 2050 comme le font les gouvernements ou leurs représentants lors de réunions internationales. En d'autres termes, si l'on espère limiter les changements climatiques à 2C (ce qui se traduit d'après les optimistes en une concentration maximale de CO2eq de 450ppmv [parties par million en volume]), on ne peut se permettre d'atteindre un niveau trop élevé dans les années 2020 sinon, même en redescendant à une émission de zéro en 2050, on aura manqué notre coup! C'est une très mauvaise nouvelle car les gouvernements en ce moment tendent à proposer des cibles d'émission à atteindre en l'an 2050, quand ça pourrait déjà être trop tard!

Dans l'article que je résume, les auteurs étudient justement quels parcours dans la réduction du CO2eq nous devrons prendre éventuellement si on veut se simiter à une augmentation de température moyenne de 2C. Avant d'entrer dans les détails, considérons ce qu'il y a de nouveau dans cet article par rapport aux données qu'utilisent certaines agences gouvernementales:
  1. les résultats obtenus se basent sur les données d'emission les plus récentes, de 2000 à 2007, et non plus sur des projections faites à partir de données de la fin des années 90. Fait à noter, les émissions ont augmenter en moyenne de 3.2% annuellement depuis l'an 2000! et ce en dépit de Kyoto qui a été un échec sur le terrain de la réali. Une bonne nouvelle par contre, la déforestation mesurée ces dernières années causerait une émission annuelle nette de CO2 qui se situerait plus près de 5.5GtCO2 (gigatonnes de CO2) que de 7.3GtCO2 (comme cela avait été anticipé auparavant).
  2. les effets de rétroalimentation sont pleinement tenus en compte dans le budget du CO2 qui compte tant les émissions que son absorption par l'océan et la biosphère (lesquels définissent ce qu'on appelle lecycle du carbone). En gros, plus la planète se réchauffe et plus le CO2 augmente dans l'atmosphère, moins l'océan et la biosphère sont capables de l'absorber. Ces effets sont souvent laissés de côté dans les prédictions des instances gouvernementales.
De façon chématisée, les auteurs considèrent 3 sources d'emission dans leur budget du CO2éq ("éq" réfère à "équivalent", c'est-à-dire que l'on inclut les autres gas à effet de serre comme le méthane et l'oxyde nitreux mais en leur attribuant une pondération appropriée):

CO2eq = CO2(déf)+nonCO2+CO2(émi)